Après ma rencontre avec un humain et un groupe assez étrange, je ne savais plus quoi penser. Entre ma méfiance, voire la peur, que m'inspiraient les humains, et ce que je venais de voir, il y avait un énorme fossé. Je ne comprenais vraiment pas. Alors, pour me changer les idées, je décidai de m'aventurer en terrain inconnu. N'ayant plus de maison, ni de réelle attache, je décidai de m'aventurer dans le royaume de Jiyuu.
Après m'être préparée (faire mon sac avec un peu de nourriture et d'eau, attacher mes cheveux en une longue tresse et avoir enfilé des vêtements pratiques pour voyager), je sorti de la forêt et me mis en marche en direction de ma destination. Malheureusement, c'était bien plus loin que je ne l'avais d'abord cru. C'est donc en pleine nuit, affamée et assoiffée que j'arrivai en ville. Mes cheveux et ma queue étaient pleins de sable et je sentais mon corps faiblir à cause de la fatigue. Je me sentais idiote.
Après m'être reposée quelques dizaines de minutes, assise contre un mur, je me relevai et cherchai un bâtiment imposant. Qui disait grand, disait riche. Et qui disait riche, disait aussi beaucoup de choses à se mettre sous la dent entre autres. J'étais tellement à bout que j'oubliai toute prudence et que j'étais recherchée. Après ce qui me parut être une éternité, je trouvai enfin un bâtiment qui me parut être un château. Je me dirigeais donc là-bas et entrepris d'entrer par une ouverture, un peu au hasard. Je n'aurais pas dû : les couloirs se ressemblaient tous, les odeurs étaient trop fortes pour que je parvienne à les différencier et j'avais l'impression d'être prise au piège. Mais je ne pouvais plus sortir à cause du fait que j'avais déjà bien avancé quand je me rendis compte de tout cela. Je continuai donc mes recherches avec un léger espoir.
Le jour pointait (il devait être dans les environs de 5 heure du matin) quand je trouvai enfin l'objet de mes recherches : les cuisines. La première chose que je fis fut de chercher et boire de l'eau. Assoiffée, je bu goulument en plongeant mon visage dans l'eau. L'eau froide me fit un bien fou. Ensuite, je regardai plus tranquillement autour de moi. Des petits pains et des gâteaux avaient été préparés pour être, très certainement, servis quelques heures plus tard. Sans me poser de question, je me servis et mangeai un peu. J'étais tellement contente et absorbée par ce que je faisais que je ne fis pas attention à ma sécurité. Là encore, j'aurais dû. En arrivant pour travailler, quelques personnes me virent et sonnèrent l'alarme. Effrayée, je me transformai en renard et me mis à courir partout pour échapper à mes poursuivants qui se firent de plus en plus nombreux. Autant dire que je n'étais pas prête de m'arrêter à moins que quelqu'un ne m'attrape.
Les mouvements étaient irréguliers, fatigués, irrités, je serrais mes couvertures, comme pour tenir quelque chose ou au contraire, me cacher de quelque chose. J'en pouvais plus .... Une larme coulait le long de ma joue droite, mon cœur était serré.
Grande soeur.....
J'essayai de la rattraper, je courrai derrière elle, moi, dans mon petit corps d'enfant et elle, grande comme à son départ. Ce n'était pas réel, je le savais pourtant... À ce moment-là, je ne faisais pas attention de cet écart, je voulais juste l'atteindre, l'attraper, mais... Au moment où je tendais ma main pour attraper ce bout de tissu qui flottait avec le mouvement de son haut, elle s'était retournée, un sourire faux sur le visage avant de disparaître.
C'est à ce moment-là que je m'étais réveillée, ma tête grondante, tambourinant, me donnant un mal de crâne horrible. Je détestais ce rêve, ce cauchemar, elle.... Et moi .... J'effaçais rapidement la larme qui avait coulé seule et restait là, à me calmer sans pour autant attendre grande chose. J'en avais marre. Je tournais lentement, après quelque temps sur l'horloge blanche accroché au mur. 4h29. Encore une nuit qui va passer difficilement. Combien de temps cela allait durer ? J'étais lassée de cette vie. Et pourtant ... Je continuais à vivre.
Pendant ce silence, quelques questions parcouraient mon esprit, toujours vers elle. Outre le fait qu'elle me détestait, que je n'avais rien remarqué et que je l’idolâtrais sans penser à ce qu'elle pourrait ressentir... Après qu'elle avait rencontré son partenaire, comment avait-elle vécu? Cette question tournant dans mon esprit, je me relevai doucement en regardant mes draps en soie puis vers la fenêtre qui donnait sur l'horizon, où le ciel noir était éclairé de quelques lumières.
Comment avait-elle vécu...? Après avoir quitté le cocon familial, après s'être "libérée". Dès que ce mot avait effleuré mon esprit, je me levai d'un bond, tirant la douleur de ma tête au passage. Je pris rapidement une robe à manche longue qui traînait, de couleur noir et violet, histoire de passer un peu inaperçu puis m'attachai les cheveux en un chignon rapide et bordélique. Je délaissai mes talons et mis des ballerines mauves (à faute du noir que je n'ai pas essayé de chercher) puis traversai les couloirs dans un silence total avant de sortir du demeure.
Après qu'elle soit partit.... Comment avait-elle vécu ? Qu'avait-elle ressenti ? Je voulais savoir et ces pensées continuaient à hanter mon esprit pendant que je courrai vers le lieu de son dernier emploi, la caserne des Red Queens.
Arrivée à destination, je repris difficilement mon souffle, m'adossant au grand mur de ce bâtiment. Il faut être honnête, je n'avais pas réussi à courir d'un trait. Tout ce que j'avais réussi à faire, c'était courir 500m avant de marcher et continuer à courir, alimenter par une simple excitation et curiosité. Mon chignon de tantôt s'était déjà transformé en queue-de-cheval. La respiration reprit, je bougeai discrètement ma tête puis mon corps pour voir s'il y avait une quelconque garde à l'entrée. Je n'étais pas inconsciente, je ne savais même pas pourquoi j'étais venue à la base vue que je savais très bien que je ne pouvais entrer. Alors qu'est-ce que j'attendais à venir ici? Je n'en savais rien, je ne savais pas mais je continuais.
Soudainement, l'alarme retentit, me faisant sursauter et me cachai à nouveau d'un trait. Mon coeur battait, il faisait froid. Je n'étais pas sûre si c'était mon pouvoir qui s'était activé ou le froid de la nuit.. Surement la dernière. Une minute s'était passée, je me remis à jeter un œil et vit les gardes donné des ordres, crier et sembler chercher quelqu'un qui s'était introduit. Quel fou avait pu essayer d'entrer dans la caserne des Red Queens? Au moment où j'ai essayé de voir un peu plus loin, je fis d'un coup la rencontre d'un petit renard orange. Ne voyant pas ses assaillants derrière, leur voix me surprit et avant qu'ils puissent me voir, je me suis retrouvé à attraper ce petit animal et courir à mon tour pour ne pas me faire rattraper.
Je ne savais vraiment pas ce qu'il m'a pris, mais, je me suis retrouvé, cachée derrière un aller, à l'ombre pendant que les RedQueens passaient, enlevant notre présence ou du moins notre chaleur corporelle avec un air ambiant froid. Ce qui n'était pas terrible, vu qu'il faisait déjà froid et, sentant mes doigts se gelaient légèrement et le renard tremblait doucement dans mes bras, je vérifiais une dernière fois la présence des gardes avant d'enlever mon pouvoir et soupirer. C'était fatiguant .... Doucement, je caressai l'animal, essayant de le calmer et me calmer au passage, un sourire sur mes lèvres.
Juste quelques informations qui pourraient têt t'aider: la robe n'est pas la même que sur mon avatar xD, elle est plus collante et n'a pas de fleur qui puisse te déranger '^'. Je sens bon aussi (*attire les papillons avec*/sbaff/), donc ça peut peut-être t'aider à te sentir mieux. (Si on compte pas le fait que je suis froide o/ (mais pas glaciale) *sbaff*)
Invité
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Sam 17 Oct - 18:29
Petit imprévu en ville
Feat Crystal A. Yumelin
Je courais comme une dératée sans savoir où je me trouvais, ni où j'allais. Et ce, même lorsque j'atteignis l'extérieur. Bon sang! Pourquoi fallait-il que ma rencontre avec cet humain bouleverse ma vie de cette façon?! Jamais encore je n'avais vécu un tel échec et voilà que c'était comme si j'avais abandonné toute prudence, comme si je voulais montrer que je pouvais tout faire sans l'aide de personne. Pourtant, j'avais l'impression d'avoir bel et bien besoin d'aide. Non mais ça va pas?! Moi avoir besoin d'aide?! JAMAIS DE LA VIE!! hurlai-je mentalement alors que je courais sans m'apercevoir qu'une personne était prête à me réceptionner. Alors, quand quelqu'un me prit dans ses bras et se mis à courir, je fus trop surprise pour me débattre.
Lorsque nous fûmes cachées, malgré mon pelage de renarde, je sentais le froid qui émanait de la jeune fille qui me tenait tout contre elle. Je me détachai donc doucement d'elle, encore légèrement tremblante, pour la regarder et ressentir la fraîcheur plus douce de la nuit. Certainement âgée à peu près comme moi, elle semblait tout de même un peu plus développée (au niveau corporel) que moi. Ses cheveux étaient long et blancs, se détachant du noir de la nuit. Ses yeux, quant à eux, étaient de la couleur de certaines fleurs qui entouraient ma grotte, mon antre : roses. A mes narines, un parfum doux et apaisant me parvint. Je n'aurais su dire d'où il venait (de la jeune fille ou de ce lieu), mais je ne cherchai pas à en savoir plus. Ce qui m'inquiétait c'était de savoir ce qu'était cette jeune femme (une hybride ou une humaine) et qu'est-ce qu'elle me voulait.
Lorsqu'elle me caressa, je me tendis. Je n'aimais pas beaucoup de ce genre de gestes. Je ne savais pas quoi en penser. Cela faisais si longtemps que j'avais vécu seule... Les oreilles légèrement baissées, je la regardai me sourire en disant :
" Ça va aller petit renard. "
Je l'observai, peu sûre de ce que je devais penser d'elle. Pouvais-je reprendre ma forme humaine sans problème? N'étant pas certaine de ce qu'elle était, je ne pris pas le risque de le faire. Au lieu de ça, je me mis à regarder tout autour de nous pour vérifier si les gardes étaient proches ou non. Puisque ce n'était pas le cas, je me détendis un peu. Mon ventre gargouilla légèrement. Je n'avais pas pu manger totalement à ma faim. Et ici il n'y avait rien à me mettre sous la dent, sans parler que retourner dans la forêt était de la folie pure. Je descendis des genoux de la jeune femme avant m'assoir devant elle, la tête penchée. Qui était-elle?
Je le sentais bouger dans mes bras, de ses gestes infirmes, me rappelant sa présente et le fait qu'il était bien en vie. Même sa respiration se ressentait et le froid que je lui donnais le faisait trembler. Toutes ces petites choses me firent reposer mon regard sur lui, où son pelage orangé devenait légèrement roux avec l'ombre de la ruelle, même marron vers la fin. J'essayais de voir s'il avait quelques blessures, mais, par la sensation de mes bras et par ma vue, réduite par la nuit, je ne voyais rien. Tout ce que je sentais, c'était le froid que j'avais mis qui me rendait tout aussi froide. Quelle idée de sortir aussi tôt le matin ... Là où il fait le plus froid. Soudainement, sans ce silence ambiant, on pouvait entendre quelques gargouillements venant du petit être dans mes bras. Ceci me fit sourire, oubliant temporairement nos assaillants.. Ou plutôt les siennes, vu que concrètement, je ne m'étais pas fait rattraper. D'ailleurs... Qu'avait-il fait pour que les RedQueens l'attaquent? Les buées de nos respirations se formaient à cause de la température. Même si j'avais arrêté mon pouvoir, mon corps restait froid et bientôt, je sentis le petit renard quittait mes bras. Normal... Je n'étais pas des plus agréable physiquement en ce moment. Pourtant, alors que je pensais qu'il allait partir juste après, celui-ci restait assis près de moi tout en me regardant. Je m'accroupis une nouvelle fois pour lui caresser une dernière fois la tête avant de jeter un dernier œil aux rues désertes. Voyant que les gardes n'étaient plus, je sortis de la ruelle, demandant au petit animal de me suivre par le regard.
Je ne savais pas pourquoi, mais, je me retrouvais à chuchoter pour pas qu'on m'entende, sans savoir s'il me comprenait ou pas.
" Viens.. On va manger. "
Enfin .. Manger, c'était bien dis tout ça, mais, je ne savais strictement pas ce que je faisais. Ce renard était recherché par les RedQueens non? Alors était-ce une bonne idée de rester avec lui pour commencer? Je ne voulais pas m'attirer des ennuis... Je jetai un dernier coup d'œil à l'animal orange qui semblait toujours me dévisageait avant de regarder à nouveau devant moi pour pousser un petit soupir. Je ne pouvais pas l'emmener chez moi... D'un coté, à part chez-moi, je ne savais pas où aller d'autre.
Au final, je me retrouvais adossé à un barreau pour regarder le ciel toujours noir, soufflant doucement sur mes mains gelées. J'enlevai l'élastique de mes cheveux, les laissant tomber le long de mon corps pour qu'ils me réchauffent aussi. Que faire ..? J'aurais pu prendre quelque chose pour grignoter, mais sur le coup, je n'y avais pas pensé. Ah ~
Doucement, un puis un autre papillon commençait à venir vers moi et un sourire se dessinait sur mes lèvres. Le papillon descendit pour voir le petit renard, tournant et l’embêtant vers son museau. Après une minute, peut-être deux, je n'arrivais pas vraiment à saisir le temps, je me suis décidée à retourner chez moi. J'attendais que le renard me suive puis dans le silence, on a marché jusqu'à ma demeure. Arrivée à la porte, je n'étais pas sûre si je devais la faire rentrer ou pas... Avec le problème des parents mais... Mon regard se retourna vers le renard orange et je repensais aux RedQueens. Oui, non, c'était encore plus dangereux dehors. Je n'avais pas trop le choix non? J'ouvris donc grande la portail et le laissa rentrer. On alla directement à la cuisine, essayant de faire le moins de bruit possible. Il devait être 5h20, je ne savais pas trop ... Mes parents se réveilleront sûrement dans 40 minutes.
Vu que je ne savais pas ce qu'il mangeait, j'ai pris au hasard une tranche de pain de mie et lui tendais pour voir.
La jeune femme sembla surprise, mais cette expression disparu très vite. Elle s'accroupit près de moi et me caressa la tête comme pour me féliciter. Je dus me faire violence pour ne pas me transformer pour ensuite râler contre ce geste qui me gênait plus qu'autre chose. Quand elle eut fini et se releva, je m'ébrouai avant de la regarder surveiller les alentours. Pourquoi avait-elle peur? Craignait-elle pour sa sécurité? Pour la mienne? Les deux? Arrêtes, Mylène, me rouspétai-je mentalement, pourquoi s'inquièterait-elle autant pour toi alors que : 1- elle ne sait pas qui tu es, 2- tu es sous ta forme de renarde, 3- elle a simplement agi par instinct et peur en t'attrapant et te cachant ici. Alors si tu crois qu'elle va se préoccuper de toi et de ton estomac, tu peux te mettre les doigts dans...
Je fus coupée dans mes pensées par la jeune femme qui me chuchota :
" Viens.. On va manger. "
Interloquée, je la fixai alors qu'elle semblait peser le pour et le contre en me jetant des coups d’œil. Elle ne pouvait pas être sérieuse. C'était pas possible. Qui s'occuperait d'une renarde comme moi...? Mis à part ce timbré d'humain dont j'étais sensée être une amie de longue date, bien entendu! Ce qui me sortit de mon état fut des papillons qui vinrent virevolter devant mon visage. Énervée, je baissai mes deux oreilles avant de tenter de les chasser à coups de dents. Ce jeux dura quelques minutes avant que je ne me rende compte que la jeune femme avait commencé à avancer et qu'elle semblait m'attendre. C'est une blague? Lentement, pour m'assurer si s'en était une ou non, je m'avançai. Quand elle le remarqua, elle reprit sa route en s'assurant que je la suivais bien. Ah... non.
Je la suivis donc, à quelques mètres d'elle. Bien qu'elle m'ait sauvé la mise, je n'étais pas certaine de pouvoir lui faire confiance. Était-elle humaine ou hybride? Me voulait-elle réellement du bien, ou était-ce un piège? Je n'arrivais pas à trancher. Et ce fut encore pire lorsque je dus entrer dans une maison. Non mais c'est quoi ce délire?! Je vais vraiment rentrer là dedans?! Moi vivante jamais! ... Mes pensées furent interrompues par mon estomac qui protesta bruyamment à mon refus. C'est ce qui me décida à rentrer lentement, oreilles et tête basses, la queue entre mes pattes arrières. Oui, j'avais peur. Non, je ne pouvais pas rester fière. J'avais vécu trop de mésaventures pour paraître sereine.
Lorsque nous fûmes dans la cuisine, elle me tendit un tranche de pain de mie. Je regardai cette nourriture avec méfiance et envie. Et si c'était drogué? Ou empoisonné? Énième protestation de mon estomac. Sous ma forme canine, je fis un soupire. Puis, je repris forme humaine. Assise en tailleur sur le sol, mes oreilles étaient baissées alors que je faisais la moue.
- Humaine ou hybride? lui demandai-je alors sans détour, méfiante.
Je le voyais venir avec méfiance, renifler un peu ma tranche de pain, reculant ensuite, n'étant pas sûre de si oui, ou non, il devrait manger. C'était mignon, un animal apeuré, comme s'il me demandait de l'apprivoiser. Chose que je n'étais pas sûre de pouvoir faire, mais dont je serais contente si j'arrivais à avoir sa confiance. Je savais très bien que c'était sa faim qui le poussait à me suivre, il suffisait d'entendre ses grognements dans son ventre et pourtant, j'espérais que ce soit plus que ça.
Soudainement, il se transforma en une jeune femme, avec des cheveux blonds dorés et des yeux rouges et je me retrouvais à murmurer ce que je pensais sans me rendre compte.
" Qu'elle est belle... "
Je refermais tout de suite ma bouche en me rendant compte, sans pour autant dénier quoique ce soit. Je ne faisais même pas remarquer que ce que je venais de dire était sur le moment et donnai juste un sourire comme à mon habitude. Ma main était toujours tendue avec ma tranche de pain qui ne savait que faire. Elle était mignonne avec ses oreilles baissées et sa mine boudeuse.
" Hybride, mais, il y a t-il une importance à cela? "
Je ne fis même pas mine d'avoir entendu ce qu'elle avait soufflé quand elle avait découvert ma forme humaine. Tout ce que j'attendais de savoir c'était si elle était humaine ou non. Le fait que je prendrais ce morceau de pain en dépendait. Et ce, peu importait ce que dirait mon estomac. Non, mais vous pensez que je faisais comment lors de mes périodes de famine? Oui, bon. OK! Il était vrai aussi que à ces moments-là j'étais dans ma forêt avec quelques animaux qui trainaient.
" Hybride, mais, il y a t-il une importance à cela? "
A peine eus-je entendu sa réponse que j'attrapai la tranche de pain et que je m'éloignai vivement pour la manger. J'essayai avec difficultés de ne pas la dévorer en trois bouchées, ce qui m'aurait sans aucun doute étouffée. Cette nourriture n'était pas excellente, mais elle n'était pas non plus mauvaise. Lorsque j'eus terminé, je regardai la jeune femme comme je l'avais fait sous ma forme de renard. Bien qu'elle soit comme moi, j'étais encore méfiante. Pourquoi vivait-elle dans une maison? Et pourquoi n'était-elle pas comme les hybrides de l'abri? Ceux qui étaient avec mon seul ami humain. Au fil de mes questions et pensées, ma queue allait de droite à gauche. J'étais un peu perdue et mes années de solitude ne m'aidaient pas à savoir ce que je devais faire. Alors, finalement, après un temps de silence, je lui répondis :
- Cela a de l'importance quand on connaît la vilénie des humains.
À peine avais-je murmuré ma réponse que la tranche de pain que j'avais en main avait disparu et je la voyais, le dévorer dans un coin de la pièce. Cette action me fit rire à l'intérieur et je montrais un sourire amusé. Il faut dire, je n'avais jamais vu une réaction semblable dans cet environnement de ma naissance et c'était... Rafraîchissant. Cela me rendait un peu curieuse.. Mais le sommeil recommençait à me gagner et je bâillai un peu, mettant ma main devant d'un geste élégant. Mes yeux à nouveaux ouvert, je la regardais en train de me fixer, sa queue bougeait de droite à gauche comme les tics tocs d'un horloge, et même ce petit geste me faisait sourire. Cela me rappelait un autre hybride aristocrate félin qui bougeait sa queue quand il était content. Bien qu'au vu de l'expression de cette dame, je n'étais pas sûre que ce soit de la joie.. Ma tête se penchait un peu, d'un air interrogatif.
Après un petit silence et de dévisage, elle se remit à parler et ses paroles, ne me disaient absolument rien. En quoi les humains pouvaient être plus vilains que les hybrides? Je ne comprenais pas. Dans ce royaume, ils étaient égaux. De plus... Par rapport à la légende, n'est-ce pas les hybrides qui nous ont mis dans cette situation et donner des pouvoirs aux humains? Mais bon.. Ce n'était pas mes affaires. Je croisais mes bras en dessous de ma poitrine et la regardai, sans aucune malice.
" Les hybrides peuvent être vilains aussi ... Comme un serpent hybride? "
J'avais pris un stéréotype assez flagrant pour illustrer mes paroles. Mais en vrai, même moi, j'aurais pu empoisonner ce morceau de pain si je le voulais. Mais heureusement pour elle, je n'avais absolument aucune envie de faire du mal. Il faut dire, en vrai, je m'en foutais pas mal de ce qu'il se passait, je voulais juste vivre et mourir. Mes pas bougeaient pour prendre une saucisse que je lavai dans le robinet avant de la tendre à nouveau, légèrement à distance.
La jeune femme croisa ses bras sous sa poitrine plus développée que la mienne, la mettant en valeur. J'aurais pu être jalouse, mais j'avais d'autres chats à fouetter. Je la fixai toujours, soutenant son regard qui me paraissait de plus en plus lourd. J'avais l'impression de voir Edward qui me reprochait de le considérer comme un moins que rien, sous la cascade.
" Les hybrides peuvent être vilains aussi ... Comme un serpent hybride? "
Je fis la moue. Je savais qu'elle avait raison, mais je ne pouvais pas chasser les souvenirs que m'avaient laissés les humains. Et mes cicatrices étaient là pour me les rappeler. Je ne répondis rien, détournant le regard pour éviter de lui dire qu'elle avait raison. Je ne le voulais pas. J'entendis des bruits dans la pièce, mais je ne bougeai pas. Plongée dans mes pensées, je ne faisais pas attention à ce que la jeune femme faisait.
" Un autre? "
Sans tourner la tête, je regardai en direction de la jeune femme, les oreilles toujours plaquées contre mon crâne. Ce que je vis me fis saliver : une saucisse. Sérieux?! Le met tendu me faisait très envie. Mais je me demandais pourquoi elle me nourrissait. Mais lorsque mon estomac gronda à nouveau, mon instinct parla et je m'approchai juste assez pour prendre la saucisse et retourner dans mon coin. Assise en tailleur, je commençai à dévorer cette nourriture. Puis, je me souvins des gens de l'abri. J'étais à la moitié de mon "repas" quand je m'arrêtai de manger. Je fixai un point devant moi pendant quelques instants, silencieuse avant de lâcher presque inaudiblement :
- Merci...
Puis, plus doucement, grignotant presque, je me remis à manger. Tout en faisant cela, je réfléchissais encore. Edward m'avait prouvé que certains hommes étaient bons, mais je ne pouvais concilier cette idée avec mon vécu. Pourtant, cette hybride ne semblait pas avoir les mêmes craintes que moi. Etrange...
- Dis, l'interpelai-je une fois que j'eus fini de manger, en la regardant à nouveau, si les humains ne sont pas mauvais, ou pas tous, quelle est la raison de la "chasse aux renards" qui a eu lieu il y a longtemps dans la forêt?
Cette question m'avait toujours hantée. Bien que je ne m'en souvienne pas, je savais que c'était à cause de cela que j'avais tout perdu.
Je regardai ma petite congénère avec un sourire. La voir dans cet état, inconnu pour moi m'amuser. Non par pitié, et non par moquerie, mais par simple découverte. Je pourrais presque dire que ses réactions étaient mignonnes, mais les raisons derrières ne l'étaient pas tout autant. Je le savais bien. Du coup, vu qu'elle était là et vu que je l'avais rencontré. Autant lui donner à manger non ?
Mon bras toujours tendu, j'attendais qu'elle s'approchait et je voyais bien que cela n'allait pas tarder vu son expression. Juste après un grognement du ventre de sa part, la voilà qui avait bondit d'un pas, me faisant légèrement sursauter sur le coup, lâchant la saucisse qu'elle rattrapa avant de se remettre dans le coin comme si de rien n'était. Un sourire tendre se remit sur mon visage et je m'avançais d'un pas avant de m'accroupir pour être à sa hauteur, le regardant manger.
Là ne fut ma surprise en la voyant me remercier, cela se voyait dans mon regard qui s'agrandissait un peu sur le coup avant de remettre mon expression d'avant, doux. Cette position n'était pas des plus confortable, il fallait l'avouer, mais je n'avais pas envie de bouger. Je mis donc juste ma tête sur mes mains, soutenues par les coudes sur mes jambes. C'était plus agréable de la regarder dans cette hauteur.
À sa question, j'eus un air interrogatif caché dans mon expression neutre. Je n'en n'avais aucune idée. Il y avait-il vraiment des chasses aux renards ? Dans ma cage, rien ne se passait, il était même rare de voir des vrais blessés par la bataille. Un léger sourire tinté de tristesse se dessina avant de disparaître.
" Je suis désolé, mais je ne sais pas. "
Je me relevai finalement, regardant autour de moi, comme pour trouver ce que je pourrais ensuite le donner à manger quand soudainement, j'entendis des bruits de pas et de murmure dans les couloirs. On n'arrivait pas à entendre d'ici mais mon regard se posa sur la jeune femme, assez alerté mais ne le faisant paraître à mon apparence.
" Je ne sais pas comment tu t'appelles mais... Il faut vraiment que tu partes.. ! "
La jeune femme était accroupie devant moi et me regardait comme si j'étais un chaton en train de boir son lait. Ce comportement me mettait mal à l'aise. Encore, si j'étais encore une gamine, une petite renarde de quelques années, je comprendrais, mais là... Suite à ma question, le visage de l'hybride sembla prendre une autre expression le temps d'une seconde avant de revenir sur une froideur, impassibilité, détachée. Puis, sa réponse sortit de sa bouche étirée en un sourire attristé :
" Je suis désolé, mais je ne sais pas.
Alors qu'elle se relevait en regardant tout autour d'elle, je fis une moue un peu déçue. Bien entendu, je le savais qu'elle pouvait ne pas connaître la réponse à ma question, mais jamais je n'avais pensé que ça s'arrêterait là. Mais qu'attendais-je au juste? Je ne le savais pas moi-même. Ce que je peux être idiote. Des bruits de pas se firent entendre. Moi qui m'était légèrement détendue, me voilà qui était en train de regarder en direction du couloir en grondant, les oreilles baissées. Ne pouvait-on pas être tranquilles deux minutes?!
" Je ne sais pas comment tu t'appelles mais... Il faut vraiment que tu partes.. ! "
Je la regardai en grimaçant. Par où voulait-elle que je m'en ailles? N'étaient-ils pas déjà dans le couloir? N'attendant aucune réponse à ma grimace ou mon regard certainement interrogatif quand ils étaient sur elle, je me mis à regarder autour de moi. Entre les meubles et le sol, je vis un espace. C'est trop gros pour un être humain, mais... Angoissée par l'idée de me faire attraper si je tentai de fuir, je pris ma forme de renarde et m'engouffrai sous les meubles. Là, je tentai de réprimer ma peur pour éviter de grogner, gronder ou même couiner. Collée au mur, je tenais ma queue entre mes pattes pour éviter qu'elle ne dépasse alors que ma tête reposait sur le sol. J'avais l'impression d'être prise au piège. Je détestais ça! Sur le côté, je voyais les pieds de la jeune fille rejoins par deux paires de jambes. Une féminine accompagnée d'une masculine. Ses parents?
Mon coeur battait. Les pas continuaient de taper dans le parquet en rythme. Plus ils approchaient, plus je commençais à pouvoir discerner le son, mon père... Avec sa voix grave et une autre voix, plus timide, plus légère, plus douce........ Ma mère. Ce qui était marrant, c'était que même si elle possédait cette voix, sa sévérité en était tout autre. Du coup, je n'appréciais pas tellement sa voix qui me donnait un frisson cachait.
Avec mon attention autre part, je n'avais vu le regard que me lançait la petite renarde et de ce fait, quand je la sentis bouger, cela me surprit. Mes yeux avaient à peine pu suivre une petite boule orange sous un bureau avant que je me rende compte qu'elle avait trouvé sa cachette. Cela me fit sourire. Bien sûr, la pensée qu'elle n'aurait pas pu fuir ou même, le simple penser de fuir s'était déjà envolé dans ma tête. J'y pensais déjà plus.
Les chuchotements commençaient à être de plus en plus clairs. C'était bien mes parents et ils venaient de se rendre compte de la lumière de la cuisine. Leurs pas commençaient à se hâter, jusqu'à être devant la porte où on entendait le clic du poignet. Je remis légèrement mes cheveux en ordre en attendant puis pris une petite respiration avant que la porte s'ouvre. Un sourire graciait mes lèvres où je les saluais.
" Bonjour, père, mère. "
" Crystal, que fait-tu aussi tôt? Dans une cuisine qui puis est. "
" Je suis désolée, j'ai eu quelques difficultés à dormir et j'ai eu un petit creux. "
" Quand bien même tu as faim, apprends à te contrôler! Ce n'est pas approprié pour une femme de venir dans une cuisine juste pour une petite faim, on va te prendre pour une bouffonne. "
Bouffonne huh... Ils n'étaient toujours pas très agréables dans leur emploi de mot. Sans parler que je n'étais pas sûre que ce soit le bon mot qu'il souhaitait dire. Le problème ne venait pas non plus du fait que j'étais une femme. J'étais sûre que si j'étais un homme, ce serait la même chose. J'aurais tellement aimé soupirer et montrait mon désarroi. Mais tout ce que je fis, c'était de me courber délicatement, mes deux mains, toujours devant depuis leur apparition.
" Oui, père, mère, je ferais attention. "
" Bien. "
Après avoir parlé un peu plus, ils partirent et je soupirais enfin. Ils voulaient que je parte avec eux mais... L'idée de laisser la petite renarde dans la cuisine ne me semblait pas être une bonne idée alors j'avais trouvé une excuse. Quand les pas s'éloignèrent assez, je me tournais finalement vers l'animal caché.
Pour éviter de paniquer plus encore, j'arrêtai de regarder ce qu'il se passait dans la cuisine. Pour mieux y parvenir, je fermai les yeux et écoutai ce qu'il se disait comme s'il s'agissait d'un rêve. Faites que cela se termine rapidement!
" Bonjour, père, mère. "
" Crystal, que fait-tu aussi tôt? Dans une cuisine qui puis est. "
" Je suis désolée, j'ai eu quelques difficultés à dormir et j'ai eu un petit creux. "
" Quand bien même tu as faim, apprends à te contrôler! Ce n'est pas approprié pour une femme de venir dans une cuisine juste pour une petite faim, on va te prendre pour une bouffonne. "
Un soupire léger m'échappa. Depuis quand ne pouvait-on pas manger quand on avait simplement faim? Qu'on soit une femme ou un homme, ou était donc la différence? C'était, à mes yeux, du grand n'importe quoi. Si seulement je pouvais prendre sa défense... Pauvre Crystal...
" Oui, père, mère, je ferais attention. "
" Bien. "
Suite à cela, et que la jeune femme ait insisté pour partir plus tard, ils s'en allèrent. Bon débarras! Je gardais tout de même les yeux fermés, au cas où je tomberais nez à nez avec un pseudo monstre effrayant qui alerte de ma présence. J'attendis donc le feu vert de ma nouvelle amie qui ne tarda pas à arriver :
" Tu peux sortir. "
J'ouvris un oeil, attendis quelques secondes, puis sortis de ma cachette. Enfin à l'air libre, je m'étirai longuement avant de me frotter aux jambes de la jeune femme. C'était plus facile pour moi de la remercier ainsi, de lui montrer ma gratitude, qu'en lui parlant. Les gestes étaient ce qui me parlaient le plus. Puis, je retournai dans mon coin pour reprendre ma forme humain. Cette fois, assise en tailleur, les mains posées sur mes chevilles, j'étais plus détendue, les oreilles relevée. Et, en plus de tout cela, je souriais.
J'attendais de voir sa petite fourrure orange sortir de sa cachette mais j'ai dû attendre une bonne dizaine de secondes avant de le voir. Un sourire doux s'afficha et se transforma petit à petit en surprise, mes yeux s’agrandissant quand il vint se frotter sur mes pieds, affectueux. Cela me donnait chaud au coeur et me faisais m'en vouloir d'avoir été un peu suspicieux de lui. En revanche, c'était totalement logique de se méfier, après tout, je ne le connaissais pas, on venait de se rencontrer aujourd'hui, je l'avais juste emmené pour le nourrir par je ne sais quel sort. Mais.. Son geste me rendait tout de même heureuse et je souriais à nouveau. Je l'aimais bien. Il était un peu rude mais c'était uniquement parce que son passé le rendait méfiant. Je le savais bien. D'un autre côté, qui ne serait pas méfiant envers une totale inconnue à part un idiot, trop naïf?
Le geste fut un peu trop bref à mon goût. Il repartit dans son coin avant de se transformer à nouveau en une jolie humaine renarde. Par contre, elle était cette fois-ci beaucoup plus détendue. Cela se voyait à ses oreilles, sa queue et son expression. C'était étrange comment une race pouvait exprimer ses sentiments aussi facilement avec leur geste par rapport au notre. On pouvait beaucoup plus facilement cacher nos sentiments, tandis qu'eux... Étaient plus fidèles à leurs émotions. D'un côté, je les enviais.
Son sourire sincère était mignon et je lui rendis avec douceur, contente de voir qu'elle semblait s'être un peu ouverte à moi.
" Merci, toi aussi. "
Je me déplaçais, sortant quelques oeufs... Avant de les reposer à leur endroit. Toute nourriture qui pouvait provoquer un odeur serait à éviter. De plus... Je ne pouvais pas trop tarder. Sinon ils allaient encore devenir suspicieux. Je pris le paquet de pain, un paquet de jambon et un sac de pomme à la demoiselle.
" Tiens, c'est pour toi. "
Je ne savais même pas pourquoi je lui donnais ça. Par remords? Par envie? Pour donner un geste de rencontre? D'amitié naissante? Aucune idée, je ne savais vraiment pas mais, je lui tendis le tout. Elle devait partir. Surtout que je n'étais même pas sûre de qui elle était.
Je fus vraiment contente de la voir me sourire en retour. Contrairement au mien, il était doux et réconfortant. C'était ce genre de sourire, un peu passe partout, mais qui faisait rayonner les personnes qui l'arboraient. Elle, ça la rendait totalement angélique. Et, mine de rien, j'étais vraiment heureuse de voir autre chose qu'une certaine impassibilité sur son visage. C'était d'ailleurs dommage qu'elle ne laisse pas ses émotions sortir un peu plus.
" Merci, toi aussi. "
Gênée par ce retour de compliment, je détournai le regard, les joues légèrement rougies que je me grattai avec mon index. D'autant plus que je n'avais rien fait pour être "sympa". Ou, du moins, pas sous a forme humaine. Je ne savais donc pas vraiment comment réagir à ces paroles qui me faisaient plaisir. Du bruit attira mon attention : Crystal était en train de prendre des oeufs dans le frigo. Mon corps réagis avant mon esprit, me faisant battre de la queue. J'adorais cet aliment et j'hésitais toujours à en voler dans le poulailler. Surtout quand les poules me repéraient juste quand je passais près de leur grillage. Observant toujours ma nouvelle amie, je la vis prendre quelques paquets : jambon, pain et pomme. J'hésitai à me lever pour la rejoindre, mais je n'eus pas à le faire car elle me tendit les paquets en m'invitant doucement à les prendre :
" Tiens, c'est pour toi. "
- Merci beaucoup, Crys! fis-je en battant toujours de la queue, des étoiles dans les yeux.
Sans plus attendre, j'ouvris le pain et le jambon pour me faire un sandwich. Une fois qu'il fut prêt, je mordis à pleines dents dedans. Dieu que ça faisait du bien de manger!
" D'ailleurs... Quel est ton nom? "
Je me forçai de terminer rapidement ma bouchée, m'étouffant presque au passage, tout en faisant des moulinets avec ma main libre. Puis, après avoir repris mon souffle, je lui répondis :
- Je m'appelle Mylène.
Je réfléchis en prenant une nouvelle bouchée de mon sandwich et je lui demandai :
Sa joie, exprimait par son sourire, sa queue touffue, me faisait plaisir. Je l'enviais, mais ce n'était rien par rapport au petit bonheur qu'elle me procurait. Je me sentais peut-être finalement très seule au fond. Ce qui peut sembler normal vu que je n'avais personne dont je m'étais attachée depuis... De peur de me faire à nouveau trahir ou de m’emmêler dans mes illusions. Non... Je ne voulais pas à nouveau vivre ça. Mais, étais-je triste à cette époque? Non. Elle était celle qui m'avait fait tenir jusqu'à maintenant et j'étais heureuse. Était-ce donc si faux de vouloir rester dans son imagination? Pourquoi les gens voulaient à tout prix savoir la vérité? Je ne comprenais pas...
Une petite surprise se lit sur mon visage quand elle prononça mon prénom. Comment le connaissait-elle? C'était ce que je me suis dit avant de me rappeler que mes parents m'avaient appelé quand ils sont entrés. Cette petite pensée me fit remarquer que bien que pauvre (du moins, c'était ce dont j'ai déduit par rapport à sa faim et notre rencontre), elle semblait intelligente. D'un autre côté, les renardes étaient connues pour leurs ruses. J'espérais qu'elle ne me trompait pas de ce côté.
" De rien. "
Son sandwich disparaissait à vu d'oeil avec les éléments que je lui avais donné. Et une fois de plus, j'étais légèrement surprise qu'elle savait comment faire un sandwich. Ce qui était idiot vu que c'était quelque chose de basique. Mais.. Je n'avais aucune expérience de l'extérieur à part ce que je pouvais lire dans mes livres et voir dans mes cours. Tout ce qu'ils disaient, c'était que les personnes de rues étaient inciviles, idiotes, etc... Donc, je les croyais, ou plutôt, c'était ce qui était ancré dans ma tête. Mais, il faut croire que c'était faux, ou en tout cas, ce n'était pas extrême comme ils le disaient.
Par contre, il était vrai qu'ils n'avaient pas de cours d'étiquettes et étaient donc beaucoup plus libre. Ils n'apprenaient pas comment manger, comment se comporter. J'aurais aimé être aussi libre qu'eux... D'un autre côté, rien que leur survie prenait déjà une grande partie de leur temps. Je la regardais dévorer son sandwich, sa queue battant toujours. Elle était heureuse. Et moi? Avais-je senti, rien qu'une fois, heureuse pendant que je mangeais ... ? Pas à mes souvenirs.
" Enchantée, Mylène. "
À sa prochaine question, je me décidais à me tourner, enlevant un peu le haut de ma robe pour dévoiler un tatouage d'ailes de papillons virant du bleu à son centre au rose/violet au bout. Il se trouvait au milieu de mon dos, légèrement plus bas puis juste après, je remis ma robe et me retourna vers elle.
Crystal était une jeune femme polie, réservée, bien éduquée et peu démonstrative de ses émotions, si tant est qu'elle en avait. C'était ainsi que je la voyais, assise en tailleur sur le sol. Pour ce qui était de la question de la nudité, je préférais réserver mon jugement puisque, quelques instants après que je lui ai demandé quel genre d'hybride elle était, elle m'avait tourné le dos (bon ça, pas de soucis) pour ensuite baisser le haut de sa robe.
- Cry. Crys! Crys!! J-je peux savoir ce que tu es en train de faire?! m'étais-je alors exclamée alors qu'elle me répondait :
" Leptidea sinapsis. De la race des papillons. "
j'ouvris alors de grands yeux en regardant son dos, interloquée par ce que je voyais et entendais. Un joli tatouage représentant des ailes de papillon avec un joli dégradé allant du bleu au violet était dessiné sur sa peau découverte par ses soins. Un papillon... Comme ces doux insectes qui étaient venus m'enquiquiner avant que nous ne venions là. Peut-être qu'ils étaient venus pour elle au départ? Enfin, ne parlant pas le "langage" de ces bestioles, j'en savais trop rien.
- J'ai comme envie de dire que je t'envie, dis-je en finissant mon sandwich. Tu n'es pas chassée pour ta fourrure, ou parce que tu es "rare", ou encore parce que tu serais considérée comme nuisible.
Je me mis ensuite à marmonner, à réfléchir à voix haute en me faisant un deuxième sandwich :
- C'est un peu ma faute, mais si les humains ne m'avaient pas fait subi tout ça, on n'en serait pas là! Je vivrais tranquillement avec ma famille, ou seule, dans la forêt... comme avant!
Désolée, c'est un peu court :/ Si ça ne va pas, si tu souhaite que j'en dise un peu plus, dis le moi ;)
Invité
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Sam 21 Nov - 22:15
Poursuite.
L'air froid frôlait ma peau et je ne fis pas attention à son cri, au pudeur qu'elle montrait un court instant avant de se taire face à ma marque. Marque que je n'ai pu voir réellement moi-même à part à travers le corps de ma soeur... L'ancien corps de ma soeur. Ce semblant de tatouage était comme un camouflage, tout comme les papillons semblaient parfois se dissimuler sur les fleurs, on pouvait se fondre parmi les humains. C'était idiot en soi, sachant qu'à Jiyuu, sous les ordres de la Reine, on n'avait pas besoin de se cacher. L'utilité provenait de l'extérieur. Là ou il y avait une discrimination par rapport aux races. C'était sans doute la raison supplémentaire qui faisait que nombre de ma famille se trouvait assignée à l'armée.. Sans doute.
Je remis ma robe, retrouvant la chaleur du tissu et me retourna vers elle pour jauger un minimum sa réaction. D'abord surprise, elle se remit rapidement à manger tout en montrant légèrement sa jalousie. Jalousie dont je partageais. On était différente, ce qui faisait qu'on s'enviait l'un à l'autre. Elle enviait ma situation, j'enviais sa liberté. Pourtant rien ne montrait ce que je ressentais, je cachais tous mes sentiments derrière un doux sourire où seuls mes paroles, vrais, s'exprimaient.
" Jiyuu est un terre "libre". Seul terre où les humains et hybrides vivent en harmonie et sont sous le même statut, c'est pourquoi on est pas pourchassé. Et bien que les papillons sont communs, notre race est assez rare en soit aussi. "
Je pouvais sentir ma marque se chauffait, demandant à être libéré pour pouvoir se déployer. Chose dont on faisait rarement, par coutume. Je me demandais depuis combien de temps d'ailleurs on avait prit cette habitude.... Quand on faisait sortir nos ailes, on se sentait tellement plus libre et on était là, à se suffoquer en dessous des vêtements tout en ayant l'habitude. La vie était un monde de plaisanterie. Je le pressentais de plus en plus. Doucement, je continuais sur mes paroles dans un souffle.
" Personne n'est nuisible. Chacun à son histoire... Seul le passé nous rattrape, nous entraînant avec lui dans un guerre infinissable "
Mes yeux se fermaient lentement à la fin de ma phrase où quelques images de la guerre se montraient, s'opposant entre les races, entre les terres, entre les cultures,... Mais..Cela ne servait à rien de s'attarder. Je rangeais les différentes ingrédients, me retournant vers elle ensuite.
" As-tu bien mangé? Il serait temps de partir avant que mes parents ne reviennent.. "
Tout en mangeant, je l'écoutai me parler en m'adressant un doux sourire :
" Jiyuu est un terre "libre". Seule terre où les humains et hybrides vivent en harmonie et sont sous le même statut, c'est pourquoi on est pas pourchassé. Et bien que les papillons sont communs, notre race est assez rare en soit aussi. Personne n'est nuisible. Chacun à son histoire... Seul le passé nous rattrape, nous entraînant avec lui dans un guerre infinissable "
Je me mis à méditer ses paroles alors que je mâchonnai ma dernière bouchée. Une terre libre. J'en connaissais une : la forêt. Elle n'appartenait à personne et j'étais libre de faire tout ce que je voulais. Bien entendu, cela signifiait aussi que j'étais seule. Silencieusement, sans même répondre aux paroles de la jeune femme, je regardai cette dernière ranger ce qu'il restait. Je ne savais pas trop quoi lui dire. Je ne pouvais pas changer mon avis concernant les humains du jour au lendemain, et encore moins la croire sur parole. Je voulais des preuves, mais je ne pouvais pas les lui demander. Il fallait que ce soit les humains qui me prouve qu'ils étaient dignes de confiance. Mais savoir si j'allais les laisser faire, c'était une toute autre paire de manche!
" As-tu bien mangé? Il serait temps de partir avant que mes parents ne reviennent... "
- Très bien, allons-y, lui répondis-je pensivement avant de prendre ma forme animale.
J'aimais beaucoup cette forme : elle me permettait de faire preuve de discrétion, entre autres choses. C'est donc à petits pas que je suivis Crystal jusqu'en dehors de la maison. Une fois à l'air libre, je me retournai vers la jeune hybride avant de faire une révérence de remerciement et je partis en courant à travers les rues. Où allais-je? Je ne le savais pas encore. Mais ça viendrait bien plus vite qu'on ne pouvais le croire.
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