Viola Berry [Terminée !]

Avant de commencer quoi que ce soit, il y a une chose à savoir sur Viola. Elle n’est pas méchante. Elle n’a vraiment pas un mauvais fond. Si des personnes pensent le contraire, c’est évidemment pour des bonnes raisons, mais on en parlera plus tard.

Tout d’abord, elle se battrai jusqu’où bout pour ses convictions, surtout pour une en particulier. C’est une grande amie des animaux, et ne supporte pas qu’on leur fasse du mal. Pour les êtres humains… Disons qu’elle ne les considère pas vraiment, voir les méprise. Et donc si un être humain était en danger - si elle n’est pas la personne qui l’a mis justement dans cet état - elle ne bougerait certainement pas le petit doigt pour lui. Voilà donc une des grandes raisons pour laquelle on la prend pour une mauvaise personne.

Mais la plus grande raison est sa maladie. Viola a développé depuis son adolescence un trouble dissociatif de l’identité. Elle ne se prend pas pour quelqu’un d’autre, mais ses deux états de personnalités sont vraiment distincts. La seule chose qui ne change jamais est celle citée plus tôt.

Tout d’abord, son premier état, qui est d’ailleurs celui qui domine en général, est plutôt sympathique. Viola s’amuse souvent de rien, et a tendance à faire des choses un peu étranges pour certain, qui peuvent passer pour des actes d’enfants. Cependant elle sait rester sérieuse quand il le faut, et même si elle n’en a pas l’air, elle est loin d’être idiote. Elle aime beaucoup s’amuser des personnes, et utilise notamment son pouvoir de détecteur de mensonges afin de faire des blagues de mauvais goûts aux personnes qui ont le malheur, ou le bonheur, de la côtoyer. Elle peut cependant s’énerver facilement, et cela peut souvent laisser place à son deuxième état de personnalité, dont elle ne se souvient d’ailleurs jamais (un autre revers de sa maladie).

Son deuxième état est donc très agressif. Elle peut facilement commettre des actes irréversibles, juste parce qu’on lui aurait crié dessus parce qu’elle aurait parlé trop fort.

C’est donc pour cela qu’elle était constamment surveillée dans le royaume de Jiyuu par une de ses amies. Cependant, maintenant qu’elle a déserté, plus personne n’est là pour la surveiller.

Viola est une jeune femme au physique plutôt ordinaire en soi. Cheveux bruns, une peau blanche, un petit grain de beauté en dessous de l’oeil droit, yeux d’ailleurs qui sont… Violets ? Bon, il est vrai qu’elle a quelques petits côtés particuliers.

Viola, dû à sa maladie, prend un comportement étrange et a tendance à refléter cela dans ses choix physiques, et donc vestimentaires. Elle n’a pas vraiment conscience de son originalité, et ne cherche pas à l’être, elle aime juste, c’est tout. Alors elle porte des lentilles violettes, mais ses yeux à l'origine sont bleus. Elle porte aussi ses cheveux en couettes, peu importe si elles sont bien faites. Elles sont d’ailleurs souvent désordonnées et inégales, mais tant que ce sont des couettes, ça lui va. Niveau vêtements, elle aime beaucoup l’extravagance. Tout ce qui a des motifs, des couleurs qui ne vont pas tellement ensemble, ou tout bonnement des vêtements que personne ne veut et qui du coup touchent Viola en plein dans son coeur, qui ressent une violente injustice envers eux, elle adore, et c’est tout ce qu’elle porte.

En bref, Viola peut se faire remarquer lors de son passage. Mais elle s’en moque.

Berry, Viola Berry. Enfant de Michelle et Hugh Berry. Une famille modeste en somme, dans le royaume de Jiyuu, rien de bien extravagant. Les parents Berry élevèrent leur fille comme ils pouvaient, le père travaillait très dur, et la mère s’occupait de tout le reste. Mais c’était une famille aimante, et voulaient que leur enfant ait une éducation parfaite afin que l’Oracle lui offre un avenir merveilleux, et surtout meilleur que les leur. Ils ne forçaient pas du tout leur fille, ils essayaient plutôt de lui inculquer ces valeurs alors qu’elle était encore très jeune. Mais pour eux, c’était évident, elle allait devenir quelqu’un d’incroyable et d’influent.

C’est du moins ce qu’ils se disaient au tout début. Le rêve fini, ils se rendirent compte de quelque chose. Leur fille n’était pas normale. Elle semblait toujours piquer des colères énormes pour rien, elle allait jusqu’à frapper ses camarades de classe pour une historie de goûter volé - c’était bien sûr elle qui le volait - et quand on lui demandait de s’expliquer, elle pleurait toutes les larmes de son corps en disant qu’elle n’avait rien fait, et qu’elle ne se souvenait de rien. Et son état empira, surtout au collège, jusqu’à l’entrée au lycée. Ses parents qui l’avaient emmené à un professionnel de santé afin de déceler son problème depuis des années sans diagnostic n’en pouvaient plus. Les médecins avaient dit que le chemin serait long, mais ils ne pensaient pas à autant de sacrifices. Mais un jour, le médecin les convoqua. Michelle et Hugh décidèrent alors d’attendre Viola de son retour de l’école, mais on les convoqua là-bas aussi. C’est en imaginant le pire qu’ils s’y rendirent, et ils eurent raison. Viola avait failli poignarder un de ses camarades parce qu’il l’avait enfermé dans les toilettes de l’école. Si son amie, Cheyenne, n’avait pas été là pour la retenir, le pire aurait très bien pu se produire. Et Viola déclarait toujours et encore ne pas s’en souvenir. C’est dans ces moments-là que Michelle et Hugh enviaient le pouvoir de Viola, cela aurait pu tout arranger dès le départ, se disaient-ils.

Après un bon savon, et une exclusion de plusieurs jours, la famille Berry se dirigea vers le fameux rendez-vous du médecin. Et le diagnostic vint enfin. Viola souffrait de troubles dissociatifs de l’identité. On ne pouvait pas classer cette maladie comme de la schizophrénie, car ce n’était pas du tout la même chose. Viola avait deux états d’esprits qui interchangeaient leurs rôles dans le corps de Viola. Ils ne vivaient donc pas ensemble, et ne pouvaient se parler entre eux. Et la pauvre Viola ne pouvait se souvenir de ce qu’elle faisait lors de ce changement. Cela expliquait donc tout. Et ce n’est pas parce que tout était éclairci que tout était réglé pour les parents Berry. Au contraire, c’était la pire chose qui pouvait leur arriver. Après tous ces efforts, ils étaient persuadés qu’elle finirait par se retrouver sinful. Et c’est tout ce qu’ils ne voulaient pas. Et ses actes de vandalisme, de violence ou autres n’arrangeaient en rien sa situation. C’était peine perdue.

Pourtant, il y avait une personne qui ne voulait pas abandonner. C’était Cheyenne, l’amie de Viola. Elle avait décidé de remettre Viola sur le droit chemin en attendant ses deux dernières années de lycée, afin de lui éviter le rang de sinful. Elle la surveillait donc constamment. Elle l’empêchait de piquer des crises de nerf pour un rien, de voler tout ce qui pouvait se trouver dans la rue, ou de frapper quiconque l’énerverait. C’était un boulot épuisant, et ses notes en prenaient un coup. Cheyenne commençait même à avoir peur pour son propre compte.

Et Viola ne l’aidait pas beaucoup. On en peut pas dire que c’était de sa faute. La sensation de ne pas contrôler son corps après la révélation de sa maladie la perturbait lourdement, et Viola devenait de plus en plus distante avec le reste du monde. Elle ne savait même plus qui elle était vraiment. Était-elle celle dont elle se souvenait, ou était-ce l’autre personne qui l’occupait ? Ce genre de réflexions avaient tendance à la rendre encore plus perplexe qu’à l’accoutumée, et ne la rendait que plus instable.

C’est ainsi que ses dernières années de lycée passèrent, sans grand changement. Cheyenne était juste bien plus fatiguée, Michelle et Hugh au bord de la crise de nerf avec le prix des consultations et des médicaments à payer, et Viola encore plus perturbée. C’est donc ainsi que la sentence de l’Oracle vint rajouter l’énième couteau dans la plaie. Avec du sel.

Sinful. C’en était trop. Beaucoup trop. Elle leur avait tout pris, tous leurs espoirs, leurs rêves, leurs vies. Michelle et Hugh décidèrent de la jeter à la porte. Ils ne pouvaient supporter de la voir comme ça. Et Viola partit sans contester. Elle ne voulait plus rester non plus, avec ces gens qui la prenaient pour une folle complètement idiote. Elle ne l’était pas, et elle le savait. Elle avait juste des problèmes, c’est tout, pourquoi personne ne la comprenait ? Et après tout le monde se demande pourquoi elle déteste les humains. Cheyenne ne répondit plus aux appels de Viola. Elle qui voulait lui parler pour une dernière fois, c’était raté. Mais tant pis, sa décision était prise.

Elle ne voulait plus rester ici. Ce royaume l’empoisonnait, et prétendait de la soigner. Non, elle avait décidé. Elle allait déserter. De toute façon, ça a toujours été comme ça, elle décide tout sur des coups de têtes, et que les décisions soient bonnes ou mauvaises, elle s’en fiche. C’est le fait de s’être bougé qui compte. Elle ne voulait pas non plus rejoindre le royaume d’Arcadia. L’idée que les hybrides puissent être traités comme des êtres inférieurs la dégoûtait. Comment pouvait-on faire du mal à ces personnes, qui comme elle n’ont pas demandé de naître comme cela. Alors, la voilà qui déserte, en quête d’une vie certes difficile, mais meilleure. Ce ne fut pas aussi facile que ça en avait l'air. Les Red Queens étaient constamment de garde, et Viola prit d'abord plusieurs jours à analyser leur ronde avant de s’élancer dans sa fuite. A quelques secondes près, elle se serait sûrement fait prendre, mais la chance fut de son côté, en plus de ses heures d'observation. Elle rampait constamment afin d'échapper à quelconque Red Queen, et faisait en sorte de se fondre dans n'importe quelle verdure. C'est ainsi qu'elle mit des jours, des semaines, à sortir de son enfer.

Deux ans plus tard, elle avait déjà enregistré les sous-terrains de la Ville Noire à la perfection. Elle avait son petit coin favori. Elle aimait aussi se balader dans la forêt, même si elle était au courant des risques qu’elle prenait en s’exposant d’un peu trop près des royaumes. Après tout, pas de risques, pas de gloire ! Et puis elle aimait passer du temps avec les animaux, et même si elle pouvait passer pour une folle à leur parler à voix haute, elle s’en fichait un peu. Elle avait l’habitude depuis, et s’était faite à l’idée de ne pas être comme les autres, et de très bien vivre avec.