Comme la première fois qu'elle était venue, la jeune femme était souriante, tellement gentille, que quand elle répondit je ne pus m'empêcher d'arrêter de feuilleter la farde.
- Pour ce qui est de comment je vais, ne vous en fait pas. J’ai l’habitude de me cogner. Cela ne me dérange pas que vous me raccompagniez, mais, je n’ai pas pris ma canne avec moi.
Suite à cela, elle parut gênée sans que j'en sache la raison. Pour moi, le fait qu'elle ait oublié sa canne n'était pas un problème puisque j'étais là pour la guider. D'autant plus que j'avais pris le temps de chercher un itinéraire pour m'y rendre. Je ne pensais tout simplement pas que ce serait ce jour-là.
- Pour le délai, mon patron m’a dit de vous dire que, vous n’aviez pas à vous presser, prenez le temps don, vous avez besoin.
Dans ce cas... fis-je en me levant, ne continuant ma phrase que lorsque je fus devant elle, main tendue, me ferez-vous l'honneur de me laisser vous guider jusque votre boutique?
Lorsqu'elle fit mine d'attraper ma main tendue, je pris la sienne et la mis à mon bras. Nous sortîmes ensuite dans la rue. Je pris le temps de fermer la porte à clé et je nous dirigeai vers la boutique de fleurs. Je fis attention de ne pas marcher trop vite, indiquant à la jeune demoiselle les obstacles qu'elle allait rencontrer en étant le plus précis possible dans les distance que je lui donnais. J'aurais presque pu apprécier la balade. Presque... Mon pouvoir, éreintant lors de l'utilisation, semblait se déclencher quand bon lui semblait. Moi qui tenant la main sur mon bras, je dû la lâcher après trois visionnages de la même scène que la première fois. Mon ton s'en était fait que plus distant après chaque visionnage, comme si j'avais perdu une partie de mon coeur, le laissant au milieu de ces souvenirs. La fatigue pouvait aussi en être la cause, mais je ne pouvais pas le déterminer.
Lorsque nous fûmes arrivés, l'accueil chaleureux qu'on nous réserva me fit comprendre certains aspects du site Web. Malgré les problèmes occasionnés par mon pouvoir, et que moi seul connaissais, je ne regrettais pas du tout ma venue. En tous cas, pas au moment de mon arrivée.
Kaylee s’était levée et le jeune homme lui demanda si elle lui faisait l’honneur de le laisser la raccompagner à la boutique de fleur, elle acquiesça et tendit la main. Le jeune homme la lui prit et tous deux sortit de la maison, il prit le temps de fermer la porte à clé, ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi. Elle marchait avec lui, la ballade lui plaisait beaucoup, ce n’était pas tous les jours qu’elle pouvait se promener avec quelqu’un. C’était vraiment agréable pour elle-même si elle dépendait encore de quelqu’un. Tout en marchant, elle remarqua que le jeune homme lui lâchait la main, elle se demandait ce qu’il avait, mais n’osait pas le lui demander, après tout, elle était juste une cliente et rien d’autre.
Arrivant peu après à la boutique la jeune lapine le lâcha et ses collègues l’accueillirent chaleureusement comme à leur habitude. Après tout Kaylee était un peu comme leur mascotte toute mignonne et toute pelucheuse. Laissant Sousuke prendre ses repères dans la boutique, la jeune femme demanda à son collègue de lui donner le prospectus pour le salon de thé dont elle avait parlé à l’informaticien. On le lui donna et Kaylee se rendit auprès du jeune homme pour le lui donner, elle lui sourit à nouveau.
- Monsieur Jirawa, voici le salon de thé don, je vous parlais. Vous pouvez garder le prospectus si vous le désirez.
Elle lui souriait, ne sachant ni si le jeune homme le prenait bien ou pas, après tout, il n’avait rien dit à propos de cet endroit depuis la dernière fois. Mais Kaylee pensait que ce serait un endroit bien pour lui, il pourrait y travailler tout en se détendant un peu. Au moins, il ne serait pas toujours seul chez lui. C’est ce que pensait la jeune fille, elle n’aimait pas être seul non plus et pensait que ceux qui l’étaient devrait plutôt essayer d’aller dans des lieux publics avec plein de monde. Elle dit au revoir au jeune homme et retourna à son travail, tout le monde se bougeait dans le magasin, plusieurs commandes étaient arrivées entre-temps. La jeune usagi, allait chercher les différentes fleurs sans jamais se tromper sur celle qu’elle devait prendre. Elle aidait à faire les emballages, mais pas les montages. Cela lui était encore bien trop difficile, surtout que pour un montage de fleur, il fallait voir comment assemblent tous les éléments du dis montage. Et comme Kaylee ne voyait rien, elle ne pouvait pas le faire, mais, elle était heureuse de savoir faire le reste.
Lorsque nous fûmes arrivés à la boutique, la jeune hybride que j'accompagnais me lâcha et marcha das le bâtiment comme si elle voyait encore. Ses collègues, sans aucun doute, allèrent la trouver avec une chaleur que je n'aurais jamais soupçonné. Un peu mal à l'aise, je me mis à me promener entre les rangées de fleurs, de montages et de bouquets. Le lieu était assez paisible et la chaleur dont avait fait preuve les employés semblait aider l'objet de leur travail à s'épanouir. C'était assez étrange pour moi qui ne comprenais pas comment cela était possible.
Après quelques minutes, alors que j'allais partir parce que j'avais ressentis ce que le patron de cette boutique voulait transmettre aux clients, la jeune lapine aux cheveux bleus arriva devant moi. Je ne savais pas comment elle avait fait pour me trouver, ni même si c'était moi qu'elle cherchait avant qu'elle ne me dise :
- Monsieur Jirawa, voici le salon de thé don, je vous parlais. Vous pouvez garder le prospectus si vous le désirez.
Je pris le papier qu'elle me tendais sans prendre la peine de répondre à son sourire. Elle était aveugle et cet endroit, bien qu'agréable, m'oppressait un peu. L'idée de partir était omniprésente dans mon esprit, me rendant plus froid. Pourtant, c'est avec gentillesse que je la remerciai :
- Merci, j'y passerais à l'occasion. A bientôt, mademoiselle.
Sur ses simples mots, je partis après lavoir vue se diriger vers le comptoir. Cette hybride était gentille, mais, au final, je ne regrettais pas que l'oracle ne l'ai pas choisi pour moi. Je n'étais pas le guide dont elle avait besoin et mon pouvoir était bien trop instinctif pour que je puisse m'occuper correctement d'elle. Combien de fois m'étais-je évanoui chez moi après avoir vu les souvenirs de mes propres objets? J'essayais de faire comme si de rien n'était, mais cela devenait de plus en plus problématique et l'idée de mettre des bandes (neuves) ou des gants (neufs aussi) me hantait plus souvent avec le temps qui passait. Pourtant, je n'en faisais jamais rien, préférant voir toujours plus ce que l'avenir me réservait.
De retour chez moi, je me mis à mon bureau et me mis à la création du site web avec le net objectif de recréer l'ambiance qui m'avait enveloppé dans la boutique de fleurs. La farde me fut utile pour connaître les couleurs, les styles et l'ergonomie voulus, mais j'étais en réalité assez libre dans la création. Cela me fut donc plus simple pour faire une première ébauche que je me promis de continuer au salon de thé sur lequel je me mis à faire des recherches. Mais, avant cela, je notai mes heures afin de ne pas faire payer mes clients plus que nécessaire.
Lorsque mon travail fut totalement terminé, j'envoyai un ail avec l'adresse du site, les identifiants d'administrateur du site web et un mot pour proposer mon aide en cas de besoin. En pièce jointe j'avais mis mes honoraires, les explications de mon travail sur ce site et une publicité pour mon petit commerce.
Accueil 
